Convention sur la lutte contre la désertification
Convention pour la lutte contre la désertification
www.global-mechanism.org
Comité scientifique français de la désertification
www.csf-desertification.org
La désertification consiste non pas dans l’extension naturelle des déserts existants, mais dans la dégradation des sols dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches. Il s’agit d’un processus de perte progressive de productivité du sol et d’amenuisement du couvert végétal imputable aux activités humaines et aux variations climatiques (Art. 1). Ce phénomène menace un tiers de la superficie des terres émergées soit plus de 4 milliards d’hectares.
Bien que l’Afrique qui se compose pour deux tiers de déserts et de zones arides et où une forte proportion de la population dépend des ressources naturelles pour sa subsistance, , soit la plus touchée par la désertification, le problème ne se limite pas aux terres arides de ce continent. En effet, aux Etats-Unis, plus de 30% des sols sont affectés par la dégradation des sols. L’Amérique latine et les Caraïbes se composent pour un quart de désert et de zones arides. Un cinquième du territoire espagnol risque de se transformer en désert. Quelque 70% des 5,2 milliards des sols arides utilisés pour l’agriculture ou 30% de la surface émergée du globe sont dégradés et menacés de désertification (Secrétariat de la convention des nations unies sur la lutte contre la désertification, 2002).
La désertification a non seulement de graves conséquences pour les populations mais également pour la nature. Elle rend les terrains inondables et entraîne la salinisation des sols, la détérioration de la qualité de l’eau et l’envasement des cours d’eau et des bassins. La dégradation des sols est une source majeure de pollution marine d’origine terrestre du fait que l’eau et les éléments pollués sont emportés par les grands cours d’eau. Ce phénomène est du essentiellement aux activités humaines et aux variations climatiques. Actuellement, sur tous les continents, les sols arides se dégradent en raison de la surexploitation, du surpâturage, du déboisement et de mauvaises pratiques en matière d’irrigation. Ces agissements ont généralement pour cause les pressions économiques et sociales, l’ignorance, la guerre et la sécheresse.
Le problème de la désertification a été discuté pour la première fois à l’échelle planétaire lors de la Conférence des Nations Unies sur la désertification organisée en 1977 à Nairobi au Kenya mais cette tentative à échouer. Il faudra attendre 1992 et le sommet de la Planète Terre (Rio de Janeiro) pour voir élaborer la Convention de lutte sur la désertification, seule convention qui découle directement du programme Action 21. Signée à Paris le 15 Octobre 1994, elle entra en vigueur au mois de décembre 1996. Il s’agit du seul instrument juridique contraignant mis en place pour aborder le problème de la désertification. A ce jour, 186 pays l’ont ratifiée.
Les Parties doivent garantir que tous les protagonistes concernés (collectivités territoriales, organisations féminines, groupes de jeunes, ONG, gouvernements nationaux, organismes donateurs, établissements de recherches scientifiques) collaborent à la définition de priorités ainsi qu’à l’élaboration et à la mise en œuvre de programme à long terme. La convention demande la participation pleine et entière des groupes concernés à la prise de décisions, à la planification ainsi qu’à la mise en œuvre et à l’évaluation des modalités des programmes. Elle favorise la sauvegarde des savoir-faire traditionnels qui contribuent à un développement durable tout en facilitant l’échange des données, des informations et des technologies les plus récentes par le biais du Comité de la Science et de la Technologie.
La Conférence des Parties s’est déjà réunie 5 fois (dernière en date : 1 er-12 octobre 2001). Comme nous l’avons déjà précisé, la désertification est étroitement liée à l’évolution du climat de la planète et à la diminution de la diversité biologique. C’est pourquoi des synergies cherchent à être établies avec d’autres conventions comme la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique afin de prendre des mesures complémentaires et ainsi d’élargir le domaine d’action des Conventions. En effet, les sécheresse et les inondations graves dues aux changements climatiques risquent d’accentuer la dégradation et l’érosion des sols et par conséquence la désertification.